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L’église d’Arches

 

Nos remerciements à M. Francis LUTTENBACHER, très bon connaisseur du peintre Victor DEMARCHI, pour sa précieuse contribution.

Les peintures religieuses de Victor DEMARCHI dans l’église d’Arches.

L’église d’Arches renferme trois œuvres majeures de l’artiste du pays. Ces toiles aux dimensions imposantes, à la rigueur de la composition et aux vives couleurs méritent une visite guidée.

C’est dans la partie gauche en entrant, plus précisément dans la chapelle de la vierge que Victor Demarchi a trouvé le support pour exprimer ses œuvres monumentales.

Cliquer sur la photo pour l’agrandir inscription très réduite

Une inscription latine, en lettres rouges, à la base d’un pilier rappelle que c’est en 1947, avec l’accord de son ami le prêtre Evrard que tout a été possible.

 

L’annonciation

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L’ « Annonciation » est une toile de 3.80m de côté, fixée par marouflage au-dessus de cet autel latéral.

Les deux lignes convergentes de cette composition triangulaire conduisent notre regard vers cette symbolique colombe céleste vers laquelle l’artiste a voulu attirer notre attention. En effet, la colombe est le signe de la présence divine, de l’esprit de Dieu. Notons aussi que l’ange est l’annonciateur, le messager de Dieu.

 

L’adoration des bergers

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En-dessous, à gauche sous les trois vitraux se trouve l’œuvre majeure de Victor Demarchi : l’ « Adoration des bergers ». Une toile aux dimensions impressionnantes de 5.45 m sur 2,40m. Douze personnages, grandeur nature, animent cette scène. L’artiste s’est inspiré d’une photo prise lors d‘une visite dans un musée. La toile d’un maître allemand, peut-être un élève de Dürer a donc été le point de départ de cette composition originale. Le peintre a respecté « la règle d’or » pour placer le nouveau-né, élément essentiel de sa composition, au tiers inférieur de sa toile. Les têtes des personnages sont situées sur des diagonales, un compromis entre un paisible étalement horizontal et l’abrupt d’une composition très verticale. L’œil du spectateur glisse sur ces pentes naturelles pour arriver au centre d’intérêt voulu par l’artiste. Eclatant coloriste, Victor Demarchi utilise la technique picturale des clairs-obscurs. Des parties claires côtoient immédiatement des parties très sombres créant ainsi des effets de contrastes parfois violents. Ce procédé mis au point dès la Renaissance a été porté à son apogée par Rembrandt notamment. Cette technique se veut porteuse d’un symbolique : le monde terrestre des bergers est plongé dans l’ obscurité et l’intrusion divine, ici le nouveau-né, se signale par la lumière. Par ce moyen, Victor Demarchi augmente la pression dramatique de la scène, fige les attitudes à un moment précis et donne au tableau l’illusion du relief.

Initialement, le plafond de cette chapelle était lui aussi peint. « A la façon de ce qu(il avait vu à la Chapelle Sixtine au Vatican » nous confie Reine, l’épouse du peintre. « Victor avait obtenu de son père, une autorisation exceptionnelle de quitter temporairement son travail dans l’entreprise familiale pour réaliser ces œuvres » ajoute-t-elle . Au fil des années, une gouttière avait endommagé la peinture. Restaurée par l’auteur dans un premier temps, elle semble avoir été totalement recouverte lors des derniers travaux entrepris dans l’église.

 

Le baptême du Christ

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Cette peinture se trouve au dessus du baptistère dans le renfoncement à gauche en sortant. La toile, exécutée en 1942, mesure trois mètres sur 1.80m . Elle évoque le baptême de Jésus-Christ par Jean-Baptiste dans le Jourdain.

Petit rappel du texte évangélique : Luc, chapitre 3 :

… Jean (Baptiste) s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu.

Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas. »

Par ces exhortations et bien d’autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

Comme tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s’ouvrit.

L’Esprit Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre : « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »

 


L’orgue de l’église d’Arches

L'orgue de l'église d'Arches

C’est seulement depuis 1944 que l’église d’Arches possède un orgue, grâce à la ténacité de son curé et à la générosité de ses paroissiens. Depuis, l’orgue n’a bénéficié que de peu de travaux d’entretien, et il a maintenant grand besoin de soins importants.

 

Emmanuel Richard, l’organiste de la paroisse, a créé un site web http://orguearches.weebly.com pour mettre en valeur l’instrument et accompagner les réflexions en cours concernant sa restauration. N’hésitez pas à visiter le site.  


 

Une évocation de Saint Maurice, patron de l’église d’Arches

L'église d'Arches Statue de Saint Maurice en officier romain

L’église d’Arches est dédiée à Saint Maurice (fête le 22 septembre).

En arrivant, on voit , au dessus du porche d’entrée, la statue d’un homme à cheval. Son habillement est celui d’un officier romain. Plus que la description de l’édifice, mieux vaut se pencher sur l’histoire de cet homme :

Maurice est probablement né en Egypte vers l’an 260. Du moins c’est ce qu’on peut déduire du fait qu’il était officier au sein d’une légion romaine dite légion des thébains ainsi appelée parce qu’elle comportait un bon nombre de soldats originaires de la région de Thèbes, en Haute Egypte. On sait que de nombreux soldats des légions romaines étaient recrutés parmi les habitants des diverses contrées de l’empire romain.

Arrétons-nous un moment sur l’Egypte à l’époque où Maurice était encore enfant. On y parle de plus en plus souvent des chrétiens. Très tôt, la nouvelle religion a gagné les villes du delta, en particulier Alexandrie : on n’est pas si loin de la Judée… Dès le Ier siècle, probablement grâce à l’action de l’apôtre Marc, naissent les premières communautés chrétiennes d’Egypte. En deux siècles, la foi chrétienne remonte la vallée du Nil et gagne de plus en plus. Vers l’an 260, donc à l’époque du jeune Maurice, l’Egypte comptait une cinquantaine d’évèques (Nota : on appelle évèque, à l’époque, le chef de la communauté chrétienne de toute ville tant soit peu importante), et le christianisme, sans être majoritaire, touchait sans doute 15 à 20% de la population, selon les récentes études historiques. La nouvelle religion devait sans doute intéresser les jeunes moins réticents à s’éloigner des traditions ancestrales avec leurs dieux variés issus des temps des pharaons… Sans doute, donc, Maurice devint chrétien, s’engagea ou fut enrôlé dans l’armée romaine, quitta son pays avec d’autres compagnons d’armes. Il emportait sa foi dans ses bagages…

Vers l’an 300, (on n’est certain que de l’intervalle entre l’an 285 et l’an 306) , Maurice, officier au sein de la légion thébaine, était dans le secteur d’Agaune (canton de Valais - Suisse). L’empereur de l’époque Dioclétien était en butte aux chrétiens, dont la religion n’était guère compatible avec la mentalité et les usages publics. Il lui fallait réagir. Il donna de nombreux ordres pour contrer le christianisme naissant et se fit aider par un vaillant soldat qui avait gravi hardiment tous les échelons militaires, devenant ainsi une sorte de "maréchal d’empire" : Maximien. Mais laissons la parole à Eucher, qui fut évèque de Lyon de 435 à 450 et qui nous a laissé le récit suivant :

" Il y avait à cette époque une légion de soldats, de 6 500 hommes, qu’on appellait les Thébains. Ces guerriers, valeureux au combat, mais plus valeureux encore dans leur foi, étaient arrivés des provinces orientales pour venir en aide à Maximien. Comme bien d’autres soldats, ils reçurent l’ordre d’arréter des chrétiens. Ils furent toutefois les seuls qui osèrent refuser. Lorsque cela fut rapporté à Maximien, ce dernier entra dans une terrible colère…" Dans la suite de son récit, Eucher nous apprend la décision de Maximien et ses conséquences : Maurice, et d’autres officiers ou sous officiers chrétiens tels que Exupère et Candide sont décapités. Probablement bien d’autres soldats chrétiens furent passés par les armes. Les exécutions eurent lieu au lieu-dit Véralliez, à 2 km au sud de la bourgade d’Agaune. La tradition raconte que les corps furent inhumés ensuite par les habitants du lieu. Les chrétiens de la région d’Agaune l’apprirent, bien sûr, et on peut imaginer leur reconnaissance envers cet officier, romain certes, mais chrétien comme eux, qui les avait épargnés au prix de sa vie.

Vers l’an 380, l’évêque du secteur, Théodore, fit rassembler les restes des soldats Martyrs pour leur donner une digne sépulture dans des caveaux au pied de la falaise de la bourgade d’Agaune, et l’institua en sanctuaire - on dirait de nos jours en lieu de mémoire - . En 515, le sanctuaire devint abbaye. Agaune changea de nom pour s’appeler Saint Maurice-en-Valais et le nom de Maurice devint des plus respectés et populaires. Il devint le saint patron (*) des soldats alpins et des gardes suisses. Son nom fut donné à un grand nombre d’églises…dont celle d’Arches.

Il faut noter que le moine saint Amé, né à Grenoble vers 560 et mort à Remiremont en 628, fondateur du premier monastère de Remiremont, fut pendant 30 ans moine de l’abbaye Saint Maurice d’Agaune où la mémoire de l’officier Maurice était entretenue.

C’est Amé qui, arrivé dans les Vosges, fit appeler plusieurs églises des Vosges du nom de Saint Maurice (Arches, Épinal, Saulxures…).

 

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(*) Aux débuts de l’ère chrétienne, la qualité de "saint" était attribuée sans formalité bien définie. Elle résultait surtout de la notoriété populaire.


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