C’était en 2008.

Page publiée par Paroisse du Saint-Mont le 11 juin 2011 dans «C’était en 2008.».
http://st-mont.saint-deodat.netarticle84.html.

Fin d’année, plusieurs paroissiens, avec la complicité de ses collègues prêtres, ont fait honneur à notre Abbé, en organisant une réunion surprise, profitant de la proximité de la Saint André et du début de la Période de l’Avent.






Cachotier, le Père André ?


Non, discret et humble, comme ses confrères prêtres, notre ami nous fait part des étapes de sa vie sacerdotale.

En toute simplicité, nous avons demandé au Père André de nous relater les moments essentiels de son engagement envers Dieu.

Bien normalement, notre Abbé s’est gardé son intimité religieuse quotidienne qui lui permet sérénité et bonheur, et le guide dans sa vocation ; il reste proche de chacun, dans les moments difficiles ou heureux de notre vie terrestre.

Nous avons le plaisir de lui laisser la parole :

Il y a 45 ans, après mes études au Grand Séminaire d’Aix en Provence, j’ai été ordonné prêtre le 6 avril 1963, par Monseigneur Charles de Provenchères, archevêque d’Aix.

Il y a 45 ans, j’étais ordonné prêtre, et ce jour là, Jésus m’a dit …une confidence.

Oui, je vous la partage en chantant :



« Jésus m’a dit : mets ta main dans ma main

Et viens ! Toute ta vie, tu seras mon témoin »

Et quand j’ai mis ma main dans sa forte main

J’ai reçu de lui la puissance de l’Esprit Saint !"


Mon évêque, l’évêque du diocèse de Douala, me demande si je peux accepter d’interrompre le plan de formation qu’il m’avait proposé en 62, et de rentrer au Cameroun.

Il avait l’intention de rouvrir les paroisses de la région Babimbi, qu’il avait fermées à la suite du harcèlement des prêtres par des groupes de nationalistes camerounais qui avaient gagné le maquis dans la forêt et réclamaient à la France l’indépendance immédiate et sans condition du Cameroun. Ces maquisards avaient par la suite assassiné un prêtre missionnaire français dans le secteur.

Mon évêque avait besoin d’un prêtre volontaire pour la réouverture de ces paroisses. Seul son vicaire général avait accepté cette mission périlleuse. L’évêque avait besoin d’un jeune à lui adjoindre. J’ai accepté la proposition, d’autant plus que mon évêque envisageait mon séjour dans cette jungle pour deux ans maximum.

J’y mettrai huit ans, seul comme prêtre, dans un espace couvrant un département.

La paix étant revenue dans le secteur, j’ai été envoyé dans une autre Paroisse, une équipe de trois prêtres ayant pris la relève…

J’ai connu les responsabilités de curé de paroisse, d’aumônier du couvent des Soeurs Dominicaines de Douala, etc. …


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Avec l’accord de mon évêque, le Gouvernement Camerounais m’a décoré de la médaille de « Chevalier de l’Ordre de la Valeur ».

En 1980, mon évêque me dit qu’il a besoin de quelqu’un qui l’aide dans la gestion du Diocèse : retour aux études, en formation à la Catho de Lille. Je rentre trois ans après dans mon Diocèse à Douala.


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Me voila dans un grand bureau climatisé, nourri, blanchi, véhiculé aux frais du Diocèse… Après huit ans dans ce contexte, j’ai fait savoir à mon évêque que je ne me voyais pas prêtre derrière un bureau comme un « haut fonctionnaire » : je n’y trouvais pas une « nourriture suffisante » pour âme de prêtre ; je suis plus à l’aise comme pasteur, en paroisse, au milieu de paroissiens… Où voulez-vous que je vous envoie à présent me demande mon évêque. Là ou vous voulez, Monseigneur, dans une paroisse de brousse, j’en ai l’expérience.


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Après la démission de mon évêque, son successeur n’a pas hésité. Et après un an de paroisse en brousse, j’ai été rappelé par le nouvel évêque pour prendre la charge comme curé, d’une paroisse de la ville de Douala, ayant le confort de base de l’eau courante et de l’électricité ( et du téléphone) au presbytère.

Je commençais à sentir le poids du parcours et des responsabilités, alors j’ai demandé une année sabbatique que mon évêque m’a accordée. Je suis venu en France : question de me reposer, de faire le point spirituellement et intellectuellement, etc.…

En France, je ne pensais pas du tout au Diocèse de Saint-Dié, dont je n’avais jamais entendu parler. D’ailleurs, durant mes multiples séjours (longs, courts) en France, je n’étais jamais venu à l’est. On m’a signalé qu’il y avait un besoin urgent de prêtres dans le Diocèse de Saint-Dié. Et je me suis dit :

« André, au lieu de passer une année à vadrouiller à travers toute la France, ne serait-il pas plus utile pour toi d’avoir un point d’ancrage dans le cadre d’une paroisse pour partager ce que vit l’Eglise de France, prêtres et laïcs »

J’ai donc envoyé mon dossier, et le dossier a été remis à l’abbé Michel Lambert, curé doyen de Lamarche. Quelques jours après, il me téléphone (j’étais chez mon frère à Thouars, dans le Diocèse de Poitiers) et me demande quand je monte à Remiremont ? Remiremont ???

Bref, une semaine après, je monte à Remiremont « pour voir ». J’ai médité. J’ai prié… Je suis remonté à Remiremont.

Quelques mois plus tard, Monseigneur Paul-Marie Guillaume me demande si je peux accepter de rester plusieurs années pour donner un coup de mains. Il a pris contact avec mon évêque ; et une convention a été signée entre les deux Diocèses.

Finalement, c’est Dieu qui envoie en mission.


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Puis le Père André a allumé la première bougie du temps de l’Avent, ouvrant le chemin de Noël.

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