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L’année de miséricorde voulue par le pape François

 

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Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, l’Eglise catholique célébre une Année Sainte extraordinaire.

Ce « Jubilé de la Miséricorde » a été voulu par le pape François.

L’annonce d’une Année Sainte extraordinaire a été faite à l’occasion du deuxième anniversaire de l’élection du Pape François. Le thème de cette année est tiré de la lettre de Saint Paul aux Ephésiens : « Dieu riche en Miséricorde » (Ephésiens 2,4).

 

Qu’est-ce que la miséricorde ?

Du latin "miseris cor dare", « donner le cœur aux indigents », à ceux qui ont besoin, à ceux qui souffrent.

La miséricorde est une bonté qui incite à l’indulgence et au pardon envers une personne coupable d’une faute et qui s’en repent.

Le mot hébreu rah’amim (רחמים) désigne d’abord le sein maternel, puis la tendresse qui en est issue, tendresse miséricordieuse. Il s’agit d’un « pluriel de plénitude ». Ce mot désigne les entrailles de Yaweh, les entrailles du Seigneur, donc la tendresse maternelle de Dieu pour son peuple et ses enfants, pour les petits et pour les pauvres.

Ce même mot est traduit en latin par Misericordia. Jésus met l’accent sur le Cœur de Dieu et non plus sur ses entrailles. Le mot latin misericordia vient de miseria (misère, malheur) et cor (cœur). Le Cœur de Dieu rempli de tendresse pour les hommes dans la personne de Jésus, le verbe incarné, qui professe un enseignement fondé sur la miséricorde.

 

Les œuvres de miséricorde

Pour le Jubilé, le pape propose à chacun des actions concrètes. Appelées "œuvres de miséricorde", elles sont au nombre de 14.

Dès l’Ancien Testament, toutes sortes de mesures juridiques (année de rémission, interdiction du prêt à intérêt et de la conservation d’un gage, obligation de la dîme, paiement quotidien du journalier, droit de grappillage et de glanage) répondent à l’exhortation du Deutéronome. L’Église a repris ces "œuvres de miséricorde" à partir de textes bibliques et des attitudes personnelles du Christ : le pardon, la correction fraternelle, la consolation, la souffrance endurée, etc.

Il y a 14 œuvres de miséricorde, 7 corporelles et 7 spirituelles. Les premières reprennent les indications des évangiles, notamment le chapitre 25 de Matthieu.

 

Les œuvres corporelles :

– Donner à manger aux affamés,
– Donner à boire à ceux qui ont soif,
– Vêtir ceux qui sont nus,
– Accueillir les étrangers,
– Assister les malades,
– Visiter les prisonniers,
– Ensevelir les morts.

 

Les œuvres spirituelles :

– Conseiller ceux qui sont dans le doute,
– Enseigner les ignorants,
– Avertir les pécheurs,
– Consoler les affligés,
– Pardonner les offenses,
– Supporter patiemment les personnes ennuyeuses,
– Prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

 

Le pape François commente ainsi ces gestes (bulle d’indiction du jubilé de la miséricorde, § 15).

"J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le coeur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine.

Nous ne pouvons pas échapper aux paroles du Seigneur et c’est sur elles que nous serons jugés  : aurons-nous donné à manger à qui a faim et à boire à qui a soif  ? Aurons-nous accueilli l’étranger et vêtu celui qui était nu  ? Aurons-nous pris le temps de demeurer auprès de celui qui est malade et prisonnier  ? (cf. Mt 25, 31-45). De même, il nous sera demandé si nous avons aidé à sortir du doute qui engendre la peur, et bien souvent la solitude ; si nous avons été capable de vaincre l’ignorance dans laquelle vivent des millions de personnes, surtout des enfants privés de l’aide nécessaire pour être libérés de la pauvreté, si nous nous sommes fait proches de celui qui est seul et affligé ; si nous avons pardonné à celui qui nous offense, si nous avons rejeté toute forme de rancœur et de haine qui porte à la violence, si nous avons été patient à l’image de Dieu qui est si patient envers nous ; si enfin, nous avons confié au Seigneur, dans la prière nos frères et sœurs.

C’est dans chacun de ces «  plus petits  » que le Christ est présent. Sa chair devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin. N’oublions pas les paroles de Saint Jean de la Croix  : «  Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour  »".

 

 

Référence : le livre d’entretien entre le pape François et Andrea Tornielli, journaliste "Le nom de Dieu est miséricorde" - Traduction /Ed Robert Laffont - Paris 2016  


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